Cap au Sud :Nous quittons la capitale et nous rejoignons Kep apres deux jours de velo. Nous embarquons pour l'ile aux lapins, situee en face de Kep, dans le golfe de thailande. L'ile est encore tres sauvage. Une petite trentaine de bungalow sont allignes sur une plage de sable clair sous les cocotiers...

  Il fait chaud, le soleil brille, la temperature de l'eau est tres agreable, bref, on se la coule douce pendant deux jours...

  Le programme de nos journees est tres rempli:

1- petit dejeuner au bord de l'eau, les pieds plonges dans l'eau salee

2- farniente

3- baignade

4- sieste avant le curry de poisson du midi

5- curry de poisson deguste a l'ombre d'une tonnelle

6- re-sieste ( Il est recommande de dormir une bonne heure entre un repas et un effort     physique violent)

7- re-baignade

8- re-re-sieste pour se remettre des quelques rares brasses effectuees pour venir nous echouer sur le sable

9- lecture a l'ombre des cocotiers, un oeil fixe sur le bouquin, l'autre oeil regardant en l'air pour veiller a ce qu'une noix de coco ne nous tombe pas sur le coin du crane!

10- re-baignade pour nous refroidir le cervelet, plus trop habitue a faire autant d'efforts...

11- longue marche de 4 a 5 metres pour nous rendre peniblement jusqu'a la gargotte ou nous attend une boisson fraiche

12- re-re-re-sieste pour preparer la future digestion du curry de crevettes du soir

13- hydratation du corps, fatigue de cette dure journee, avec une bierre "Angkor". Un peu de culture en regardant le coucher du soleil sur l'horizon ne fait jamais de mal...

14- randonnee de 5 a 6 metres de distance a travers les cocotiers pour rejoindre le bungalow

15- montee harassante des 3 marches qui nous amenent jusqu'a la porte du bungalow

16- et pour finir, une bonne nuit reparatrice, apres ce programme charge, berces par le champs des cigales locales...

  Apres ces deux jours hors du temps, nous retrouvons nos velos. La chaleur qui faisait le charme de ces deux jours de plage rend par contre nos journees de pedalage assez difficile. On boit, on boit, on boit... parfois jusqu'a dix litres par jours. La route que nous empruntons ne s'averera pas en plus des plus interressantes. Sur notre carte routiere celle-ci parraissait longer la cote et cotoyer la mer. Il n'en a rien ete. C'est des paysages de plaine plate que nous traversons, avant d'entamer une partie plus montagneuse, avec de sacrees grimpettes, dans une foret de jungle primaire ou vivent encore en liberte quelques elephants que nous ne verrons que sur les panneaux.

  Des paysages que nous commencons a connaitre par coeur, et qui nous lassent un peu... L'asie du Sud Est, bienque depaysante culturellement ne nous marque pas par la beaute de ses paysages... D'un pays a l'autre s'etendent les memes champs de riz, les memes palmiers, les memes cocotiers, la meme vegetation... Mais la richesse est davantage dans les rencontres et la gentillesse des gens. Quelle simplicite dans les contacts et les relations humaines. Par effet de comparaison, nous trouvons cela tellement different de ce qui se passe en France ou la mefiance de l'autre prend trop souvent le pas sur l'ouverture et l'hospitalite...

   Trois jours de velo nous permettent de rejoindre la frontiere Cambodge/Thailande.

  Nous quittons a regret ce petit pays au si grand coeur...et basculons juste apres la ligne frontaliere dans un pays autrement plus developpe. Des nos premiers coups de pedale, nous goutons au goudron lisse de cette grande route (bientot transformee en quatre voies) sur laquelle nous avancons... Des boutiques achalandees de mille choses bordent la route... Finies les echoppes de bambou ou les rares paquets de chips et autres petits sacs remplis de condiments etaient suspendus acroches a des bouts de ficelles! Ici les rayons en feraille suportent mille produits manufactures...

   Peu apres la frontiere, nous faisons une halte pour visiter un village de pecheurs. Autre changement radical: Le rythme de vie... Apres le Laos et le Cambodge, nous trouvons que le rythme s'est d'un seul coup accelere. Meme si nous sommes loin du rythme effrene de la Chine, nous nous etions habitues a cette lenteur agreable. Un rapport au temps lie a la productivite du pays: aller vite et produire pour vivre confortablement, ou aller moins vite, avec moins de confort et prendre le temps de vivre?... Ou est le reel "confort"?
   Dans ce village, tout le monde s'affaire. Il regne dans le port une activite importante: Certains sont en train de trier les poissons par grandeur, espece, couleur, d'autres pilent de la glace pour la conservation des poissons qui seront achemines a travers le pays ou meme exportes, d'autres encore nettoyent leurs impressionnants et beaux bateaux de peche,... Une vie maritime tres riche que nous observons avec interet pendant quelques heures.

   De la, nous mettons une fois de plus le cap vers la mer. Un cyclo-touriste croise en sens inverse nous a conseille un lieu tranquille pour passer quelques jours. Il ne nous a pas menti, la plage est idilique et il n'y a personne ou presque. Nous sommes en tout 5 touristes a etre venus nous perdre sur ce rivage... Loin des plages thailandaises envahies de touristes, nous profitons de la quietude du lieu pendant deux jours (et comptons bien y retourner prochainement avant de quitter le pays). Nous reprenons la trame de notre precedent "programme-special-plage" avant de rejoindre Bangkok en bus pour eviter de rouler sur pres de 400km de quatre voies!...

  Je n'en remets pas une couche et vous epargne les details de cet endroit somptueux. Mais si vous voulez vous rassurer, dites-vous qu'apres la plage et les crustaces, on a plonge dans le tumulte et l'agitation de Bangkok, dans le flot de la circulation, on s'est noye dans l'immensite des demarches administratives pour l'obtention de visas pour la suite de notre voyage, et tout ca c'etait la mer a boire!