Lombok: "Hello Mister!"

  Aprés cinq heures de traversée en bateau depuis Bali nous atteignons la côte de Lombok. Nous voici arrivés en terre musulmanne, Bali étant l'exception religieuse (Hindouiste) de toute l'Indonésie.

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  Nous enfourchons nos vélos pour rejoindre Lembar Pelangan Barat. La petite route côtière que nous empruntons est calme et jolie, mais déjà nous ne ressentons pas la même ambiance de sérénité que celle ressentie sur Bali.

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  Les gens sont plus rudes, directs, parfois même assez désagréables dans le contact et crient au lieu de parler. Nous voyons des filets de pecheurs installes au beau milieu de la mer. Plus loin nous assistons a des scènes rurales: égrainage du riz, fauchage du riz, etc.

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  Dès nos premiers tours de roue sur l'ile nous observons que le niveau de vie est autrement plus faible ici qu'il ne l'est à Bali. Cabanes en bambou rustiques bordent la route, déchets parsement le sol, travaux ancestraux animent les champs, fabriques de briques en terre crue à la main s'étalent le long des routes, et chercheurs d'or s'adonnent a la tache a cote de leurs machines...

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  Chaque personne croisée nous lance en hurlant un "Hello Mister" auquel, par politesse, nous nous empressons de répondre. Mais la densité de population est telle qu'après nos journées de vélo nous avons à notre tour lancé des milliers de "Hello", et nous sommes simplement arassés, voire même agacé, de tant de solicitations... Qui plus est ce "Hello Mister" s'adresse aussi bien à Damien... qu'à Sandrine!

Nous sommes bien loin de la quiétude de Bali... Et nous allons nous en éloigner d'autant plus en empruntant une route qui traverse la péninsule sud ouest et rejoint Kuta, au sud de l'ile. Pendant cette journée, qui restera certainement la pire de cette année de voyage, nous traversons des zones très reculées. Généralement, à vélo, c'est dans ces zones-là, éloignées de l'impact touristique que nous vivons le meilleur de nos rencontres, que nous profitons d'échanges authentiques et que les relations restent les plus sincères. Mais cette fois-ci, et à notre plus grande surprise, c'est l'inverse qui nous attend. La route degradée et tres pentue sur laquelle nous progressons nous oblige a davantage pousser nos vélos qu'a pedaler et sera le lieux de nombreuses rencontres désagréables, et de situations détestables.

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 C'est dans ces conditions difficiles que les gens croisés nous ont tour à tour, craché à la figure, hurlé dessus en indonésien en nous faisant comprendre par le ton de leur voix que nous n'étions pas les bienvenus, jeté des pierres, mis la main aux fesses, réclamé de l'argent, etc... Peu rassurés par ces comportements plus qu'inquiétants, nous nous efforcions d'avancer le plus vite possible, malgré une chaleur arrassante qui nous desséchait et nous cuisait la peau... Et pourtant il fallait bien parcourir les 80 kilomètres qui nous séparaient de Kuta, où nous arrivons de nuit, car nous nous sentions si peu à l'aise, que l'idée de camper ne nous a même pas effleurée...!  Malgré cette ambiance affreuse, les paysages traversés seront une pure merveille ou montagne et mer se rencontrent dans des baies aux couleurs turquoises.

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  Mais la beauté des lieux n'effacera pas le sentiment desagreable qui nous a accompagné durant toute cette journée qui nous a semblé interminable... Jamais, en un an de voyage, nous n'avions connu de tels agissements ni fait de si mauvaises rencontres...

  Nous prenons une journée de repos a Kuta pour nous remettre de nos émotions et profiter des paysages magniques qui nous font face. Belles plages de sable blanc et large baie ensserrée de montagnes.

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  La suite de notre route qui monte progressivement au pied du volcan Rinjani nous amène a Tétébatu. Dans un village, nous nous faisons inviter par un local, heureux de trouver des gens avec qui pouvoir pratiquer son anglais. Nous partageons chez lui une tasse de thé, autour de laquelle nous échangeons sur nos différences de cultures. Un moment de partage bien sympathique, qui contraste complètement avec ce que nous avons pu vivre l'avant veille!

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  Dans les champs les gens s'affairent à la tache. La préparation du tabac bat son plein: fauchage, séchage, découpage, mise en tas...

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  Les "Hello Mister" se succèdent encore et toujours... Et souvent vient s'ajouter un "Where you go?" (dans un anglais tres "local"!). Apres avoir répondu des centaines de fois à la question, nous finissons par nous amuser à devancer notre interlocuteur, et à être le premier à lui retourner la question. Surpris la personne ne sait que répondre!!!

  Nous quittons Tétébatu pour Sénaru et empruntons la route qui longe la cote et contourne le volcan. Notre route longe parfois joliement la mer, mais reste la plupart du temps assez monotone.

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  De Senaru, une demie journée nous sépare du port d'où nous embarquons pour l'ile Gili Air.  Au petit matin le volcan est éclairé d'une douce lumière.

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  Apres avoir passé deux heures pour batailler et obtenir des billets de bateau au prix normal, nous quittons sans regret cette ile aux paysages magnifiques mais aux rapports humains usants, et allons nous détendre sur les plages paradisiaques des Gilis. Plages de sable blanc, eau turquoise, snorkelling, plongée de rêve en compagnie de 5 requins et 8 grosses tortues et farniente sont au rendez-vous. Le calme apres la tempête...

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