Depart tardif de Dege histoire de profiter de l'hotel de luxe dans lequel nous avions etabli notre logement. Il fait grand beau. Quel bonheur de rouler en se faisant chauffer le dos par le soleil et etre accompagne par le chant des oiseaux et le glou-glou de la riviere que nous suivons.

Nous quittons le goudron pour rejoindre une piste qui suit le Yang Tse, le troisieme plus long fleuve du monde. Les differences de temperatures entre les journees ensoleillees et les nuits glaciales sont tres importantes. Notre piste est une serie de montees et de descentes qui nous coupent les jambes. Arrives a Peyu en debut d'apres-midi nous en visitons le monastere.

  Le lendemain la piste s'enfonce dans une region tres depeuplee. Nous croisons quelques rares maisons. Des enfants rentrant de l'ecole nous poussent sur cette piste qui n'est qu'une interminable montee. Un geste bien sympathique tout autant que bien efficace... La pente est tres inclinee.

 Nous peinons a avancer et nous nous faisons surprendre plusieurs fois par la pluie. Lors d'une averse plus importante nous nous abritons sous un sapin. Trois tibetains a moto viennent nous y rejoindre et allument un feu autour duquel tout le monde essaye de se rechauffer et de se secher. L'altitude nous fatigue. Il ne nous reste pourtant pas beaucoup de kilometres pour atteindre le col, mais la pluie a fait de la piste un champs de boue qui rend notre progression difficile. Nous plantons la tente pres de cabanes en bois desertees.

L'une d'entre elle nous servira d'abris pour la soiree, et c'est au coin d'un feu de bois que nous mangeons nos pates agrementees de calamars deshydrates, oignons et carottes, alors qu'il pleut dehors.

  Au reveil la tente est recouverte de plusieurs cm de neige. Dehors tout est blanc. C'est tres beau, mais on se croirait a Noel ou aux sports d'hiver. Nous terminons la montee au col en poussant les velos dans cette boue epaisse. Nous atteignons le col a 4200m sous de gros flocons epais qui obstruent la visibilite.

  Nous profitons davantage de la descente dans une vegetation luxuriante et verdoyante, relle jungle humide. Le micro climat observe nous donne une idee du pourquoi si peu de monde a l'air de vivre dans cette region. La pluie nous accompagnera toute la journee, et nous plantons notre tente dans de hautes herbes humides et des chardons, apres avoir avance peniblement sur cette piste-terrain de cross!

  Une severe montee nous attend le lendemain. Les pentes raides et la piste defoncee par les pluies de la veille laissent place a des lacets qui s'enfocent dans une foret de sapins. La montee en epingles a cheveux sur cette piste cahotique nous emmene a un nouveau col (4200m egalement) en haut duquel nous avons droit a un beau coucher de soleil sur l'ensemble des deux chaines qui se deploient de part et d'autre du col.

  Nous descendons dans la nuit, affubles de nos frontales dans l'espoir de trouver autre chose pour camper que ces espaces plats qui ne sont autres que de vilaines tourbieres. Nous trouvons par chance un petit carre de verdure qui fera l'affaire pour la nuit.

  Nous nous levons a l'aube pour profiter du gel de la nuit qui a durcit la boue. Cela est davantage aise de progresser sur ce terrain qui n'a pas encore fondu sous l'effet de la chaleur du soleil. Nous rencontrons plusieurs passages a guet. Il nous faut dechausser, pousser les velos, defaires nos sacoches, les remettres,...

  Nos velos s'embourbent parfois dans cette terre qui commence a se defaire et a fondre. Il faut laver les velos, les freins, les garde-boue... Et la piste devient plus seche, la progression plus facile. Nous profitons davantage des paysages de montagne et de cette vallee sauvage que nous traversons.

  La suite se poursuit sur une piste en balcon qui surplombe deux grandes vallees plus agricoles. Les epis de mais sechent sur les toits terrasse des maisons.

 Le temps est doux et sec. Nous poursuivons dans des gorges impressionnantes et campons quelques kilometres avant de rejoindre le goudron.

  Le lendemain c'est sur du billard que nous roulons. Les velos si mal traites ces derniers jours glissent sur cette surface lisse...

 Nous rencontrons un cycliste chinois qui relie Lhasa a Chengdu avec de minces bagages et un velo plus que rudimentaire... Nous rejoignons Batang ou nous resterons contraints et forces 4 jours pleins, Damien ayant ete malade.