Batang: On etait senses s'y reposer, y reprendre de l'energie apres cette piste d'enfer qui nous avait completement vides... Mais les bacteries ingerrees en ont decice autrement... Nous en repartons aussi, voir plus (pour Damien) fatigues qu'a notre arrivee ici. Mais vue le peu de choses qu'il y avait a faire dans cette ville nouvelle, nous sommes contents de retrouver nos velos et de partir voir ailleurs ce qui s'y passe...

  On suit une fois de plus le Yang Tse.

 On perd beaucoup d'altitude. Il faudra bien remonter tout ca, puisqu'un passage de col nous attend plus loin... De l'autre cote du fleuve c'est le Tibet et ses beaux villages. Grandes maisons blanches, cultures en terrasse, champs de mais accroches aux flancs des montagnes.

 Il fait doux. Nous passons sous les noyers jaunis par l'automne, nous croisons quelques petits ecureuils gris....Et on trouve une petite guest house tibetaine bien sympathique apres avoir avale 84km de goudron. Seul detail local: Les toilettes sont au fond de la cour de l'ecole en face!

  Apres nous avoir charge de plusieurs kilos de noix, notre hote nous souhaite bonne route. Nous quittons rapidement le Yang tse pour suivre une route qui remonte une vallee tres etroite. Les pentes sont une fois de plus tres inclinees.

  Il fait tres chaud. Nos corps ne sont plus habitues a de telles temperatures. La pluie prend le relais, mais nous trouvons une fois de plus refuge dans la chambre simple d'un tout petit hotel. Cela nous fait gagner beaucoup d'energie de ne pas monter la tente et de nous lever plus tard le lendemain matin avant de demarrer.

  C'est aux aurores que nous nous reveillons pour demarrer une montee qui nous fera prendre plus de 1300m d'altitude en quelques 50km... La piste est raide. A l'heure a laquelle nous partons, nous croisons les enfants du village qui partent a l'ecole. C'est avec de grands yeux ronds qu'ils nous regardent intrigues, surpris, parfois completement interdits et n'osant meme pas repondre a notre "Tashidelek"! De grandes maisons blanches decorees a leur fait bordent la route. celle-ci sont de reelles forteresses. A l'interieur se trouve une cours. Des marches ont ete creusees dans un rondin de bois pour acceder a la terrasse ou seche des navets coupes en morceaux ou du mais. Un homme nous invite a y entrer, mais notre journee s'annonce longue et epuisante, et nous ne prendrons pas, a regret, le temps de repondre a cette invitation. Plus loin quelqu'un d'autre nous charge le velo de plusieurs kilos de poires. Les velos s'alourdissent alors que nous commencons a enchainer les lacets. Nous parvenons sur un plateau d'altitude apres avoir traverse une partie tres boisee. Les habitats ont completement change: Cela est etonnant, plus nous montons en altitude plus les habitats sont rustiques et precaires et plus les temperatures sont pourtant basses...

Nous passons un premier col avant d'en atteindre un second (4200m). Cela est difficile pour moi. Nous avons pris beaucoup trop de denivele dans la journee et les premiers symptomes du mal des montagnes ne tardent pas a se faire sentir... Nous descendons donc rapidement pour perdre le plus vite possible de l'altitude. Nous bivouaquons au bord d'une petite riviere: pates au poisson et tofu, et le sempiternel paquet d'Oreo en guise de dessert avant de trouver un sommeil reparateur apres cette eprouvante journee...

  40 kilometres de descente nous separent de Derong. Nous circulons dans des gorges etroites et tres impressionnantes. Quelques villages sont accroches aux parois de ces gorges. Les toits terrasse sont envahis de mais sechant au soleil.

  Les coiffes des femmes que nous croisons ont change. Celles-ci arborent de larges fichus rose fuchsia. Arrives a Derong a midi nous nous precipitons sur un bon plat de proc au caramel, des aubergines et du riz. l'apres-midi sera consacree au repos. Le soir les gens dansent sur la plce publique des danses khampa. L'ambiance dans la ville est detendue. Seuls les policiers nous poursuivent pour nous enregistrer une fois de plus...